Des bancs de l’EFJ à la Coupe du Monde de Rugby !
Dans le cadre d’un partenariat avec l’association En Aparté, des étudiants de l’école du journalisme EFJ ont été sélectionnés pour suivre un programme de formation spécifique afin de pouvoir commenter certains matchs de la Coupe du Monde de Rugby 2023 aux spectateurs présents au stade souffrant de déficience visuelle.
L’un des heureux élus, Bryan Nardelli, a répondu à quelques-unes de nos questions :
- Pour quelles raisons avez-vous suivi la formation délivrée par En Aparté ?
Bryan : Au-delà d’être passionné par le journalisme, je suis un grand fan de rugby et je ne voulais pas passer à côté d’un tel évènement en France. J’ai déjà eu l’occasion durant ma formation à l’école du journalisme EFJ de faire quelques commentaires de match en direct pour une radio locale et cette expérience m’avait énormément plu. Alors quand j’ai appris que j’avais l’occasion de vivre la Coupe du Monde de l’intérieur, en faisant le métier qui m’a toujours fait rêver, je n’ai pas pu passer à côté.
- Quelle a été votre réaction lorsque vous avez su que vous étiez sélectionné ?
Bryan : J’ai bien sûr été extrêmement heureux. Jamais je n’aurais pu imaginer commenter deux matchs de la Coupe du Monde de Rugby à 24 ans ! C’était un rêve d’enfant que j’ai toujours eu en moi et que je m’apprêtais à réaliser.
- Comment s’est déroulée votre formation avec En Aparté ?
Bryan : La formation s’est très bien déroulée malgré le peu de temps qui lui était accordée. En effet, seulement deux jours pour apprendre tous les détails du métier de commentaire sportif… Mais celle-ci a été très bénéfique pour nous puisqu’on a eu à la fois une présentation du métier d’audiodescripteur mais aussi plusieurs exercices pratiques qui nous ont permis de faire nos premières erreurs, de rectifier quelques détails et de se sentir prêt pour le jour J.
- Quels conseils gardez-vous en mémoire ?
Bryan : Lorsque l’on est commentateur sportif en radio et encore plus audiodescripteur pour des personnes déficientes visuelles, nous sommes à ce moment-là leur seul et unique moyen de vivre le match. C’est une grande responsabilité pour un journaliste. Ainsi, nous, qui vivons et pouvons voir le match en tribune de presse, il ne faut omettre aucun détail même celui qui peut nous paraître le plus insignifiant. Ce qui nous paraît banal à nous dans le stade, ne l’est sûrement pas pour celui qui ne voit pas ou ne peut pas assister à la rencontre.
- Quelles ont été vos impressions la première fois que vous avez pris place pour commenter au Stade Matmut Atlantique de Bordeaux ?
Bryan : J’ai eu l’impression d’être à l’endroit où je rêvais d’être quand j’étais petit lorsque je regardais des matchs à la télévision. Le stress d’avant match mélangé à l’euphorie et à la tension qui grimpait au fur et à mesure que l’on approchait du coup d’envoi était un sentiment unique. A la fin du match, nous avons enlevé notre casque avec mon binôme, nous étions fatigués mais nous n’avions qu’une seule envie c’était de recommencer !
- Pouvez-vous raconter comment vous avez appris à travailler avec votre binôme ?
Bryan : Nathan Hanini et moi avons choisi de travailler ensemble parce que l’on se connait très bien et on s’est dit que notre complicité pourrait nous être bénéfique à l’antenne. Nous n’avons pas eu besoin de très longtemps pour trouver notre rythme en se laissant suffisamment d’espace pour s’exprimer et en rebondissant sur ce que disait l’autre sans se couper. En plus de cela, nous avions tous les deux déjà eu quelques expériences de commentaire sportif en direct à la radio donc nous étions à la fois en adéquation sur beaucoup de choses mais aussi complémentaires sur la préparation des matchs.
- Que retenez-vous globalement de l’expérience que vous avez vécue ?
Bryan : C’était une expérience extrêmement enrichissante. Être en tribune de presse, au milieu de tous les autres journalistes était la concrétisation de tout ce que nous avons appris durant notre cursus à l’école du nouveau journalisme EFJ, la cerise sur le gâteau pour des passionnés comme nous. Et au-delà des matchs, j’ai eu l’occasion d’assister à certaines conférences de presse pour préparer nos matchs, j’ai donc travaillé des compétences bien plus larges que juste l’exercice du commentaire de match.
- Une anecdote / un souvenir à partager ?
Bryan : A la fin des deux matchs que nous avons commentés, nous voulions que les personnes déficientes visuelles qui nous avaient écoutés puissent donner leur avis sur notre travail de commentateur sportif. C’était l’une des premières fois pour nous et donc nous avions besoin de savoir ce qu’en avaient pensé les principaux intéressés pour pouvoir nous améliorer. Nous avons été agréablement surpris d’entendre ces personnes nous remercier et nous féliciter pour le travail que l’on avait fait. On a réalisé que l’on venait de vivre une expérience inoubliable et que l’on avait également permis à ces supporters de pouvoir vivre une coupe du monde de la même manière que tout autre fan de rugby.
- Un conseil à prodiguer avec vos camarades de classe en lien avec cette expérience ?
Bryan : De profiter de toutes les opportunités pour mettre à profit ses compétences en journalisme et se rendre compte qu’en trois ans d’apprentissage du métier de journaliste, on est capable de faire beaucoup de choses.
L'équipe de l'école du nouveau journalisme EFJ remercie Bryan pour son précieux témoignage.
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