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Gabriel, Journaliste Reporter d’Images en stage chez Caledonia !

Étudiant en 3e année à l’EFJ Bordeaux, Gabriel a choisi de réaliser son stage en Nouvelle Calédonie, au sein du média Caledonia en tant que JRI. Plongez-vous dans son quotidien et son expérience très enrichissante ! 

Interview de Gabriel Page,
étudiant en 3e année à l’EFJ Bordeaux 
  

Peux-tu te présenter et nous en dire plus sur ton parcours ? 

Je m’appelle Gabriel Page, j’ai 21 ans et je suis étudiant en 3e année de Bachelor en journalisme à l’EFJ Bordeaux.  

Je suis arrivé à l’école sans trop savoir dans quel domaine et quel format journalistiques je voulais m’orienter. C’est en partie grâce à mon premier stage de 2 mois à TéléPaese en Corse que j’ai su que le format audiovisuel m’attirait.  

En deuxième année d’études, j’ai intégré la rédaction du média Les.Rétais.fr durant 4 mois, un média web adressé aux jeunes et basé sur l’île de Ré. Encore une fois, je touchais à l’aspect audiovisuel mais grâce à ma rédactrice en chef, j’ai pu me parfaire en écriture journalistique.  

Après ces deux stages, j’ai remarqué que c’est la presse locale qui m’intéressait. Être proche des gens, prendre le temps de traiter des sujets et mettre en lumière des personnes souvent dans l’ombre, c’est ça que j’aimais.  

C’est pour cela que pour mon stage de 6 mois, j’ai choisi de l’effectuer dans la rédaction de Caledonia, une télévision locale et nationale à la fois et surtout dans un nouveau territoire insulaire que je ne connaissais pas.      

Pourquoi avoir choisi ce stage au sein de Caledonia ?   

Tout d’abord, il faut savoir que je ne connaissais pas tellement la Nouvelle-Calédonie. C’est un territoire ultramarin français régi par un gouvernement indépendantiste qui prône la volonté de créer un pays nommé Kanaky. C’est totalement différent des autres territoires ultramarins car elle tente de s’émanciper de plus en plus de l’administration française. L’archipel calédonien a une monnaie différente, le franc pacifique, une administration différente, un gouvernement composé de ses propres “ministres”, et une culture différente. La culture kanak est au centre des institutions car, par exemple, le gouvernement fait appel au Sénat coutumier pour prendre un avis consultatif sur d’importantes décisions.  

J’ai choisi Caledonia pour la découverte. La découverte d’un territoire avec sa population, sa culture, sa gastronomie, ses traditions. Quoi de mieux qu’une télévision dont le slogan est “La télé qui nous rapproche”.  

Ensuite, ce qui m’a fait postuler dans cette rédaction, c’était mon envie de faire un stage à l’étranger, loin de la France.  

Et puis, bien sûr, la liberté des journalistes de la rédaction et les talk-show proposés. Les reportages sont vraiment adressés aux gens du pays avec des sujets pratiques et culturels qui les concernent.  

Peux-tu nous présenter tes missions et nous donner un aperçu de ton quotidien ?  

À Caledonia, je suis Journaliste Reporter d’Images, ce que l’on abrège JRI. À 8h30 débute la conférence de rédaction à l’antenne de Nouméa où nous appelons les journalistes et rédacteurs en chef adjoints basés au siège social à Koné (dans le nord de la Calédonie). Nous échangeons d’abord sur les informations générales, puis nous parlons de la construction du JT du jour, qui sera diffusé à 18h sur la chaîne, retransmis à 19h, et débriefons le JT de la veille. Ensuite, si j’ai un tournage de prévu, je pars sur le terrain ou alors je me mets à mon poste de travail où je monte des sujets en cours ou planifie des sujets pour les prochains jours.  

L’équipe de rédaction m’épaule vraiment et ce que j’aime dans cette rédaction par-dessus tout, c’est l’entraide entre les journalistes. À Nouméa, nous sommes 5. Quand l’un est en retard ou n’arrive pas à monter un sujet, l’autre n’hésite pas à donner un coup de main et c’est super ! Caledonia, c’est vraiment une famille.  

Le directeur de la chaîne souhaiterait que j’aide à développer le pôle web de la chaîne. Alors, ce sera peut-être ma prochaine mission !      
 

As-tu une anecdote ou un fait marquant sur ton stage ? 

J’en ai bien évidemment plusieurs ! Premièrement, ce qui me vient de suite en tête, c’est la venue, mieux dit, le déplacement officiel de 3 ministres en Nouvelle-Calédonie : Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer et Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice et Garde des Sceaux. C’est la première fois que je suivais un déplacement officiel alors j’étais stressé de les interviewer mais finalement, ce qui m’a le plus stressé, c’étaient les micros tendus où tous les journalistes se réunissaient pour poser leurs questions en même temps. Ce qui en fut une bonne expérience, c’est que d’autres journalistes m’ont rassuré et m’ont laissé poser mes questions et cette entraide était super ! 

Et ce qui me marque par-dessus tout, c’est un feuilleton sur la transmission des langues kanak que je suis en train de monter. Ma rédactrice en chef, me fait confiance à 100 % pour que je monte 5 épisodes d’un feuilleton de reportage qui seront diffusés à chaque fin de JT pendant 1 semaine. Le premier est sur la transmission de la langue aux enfants lors d’événements coutumiers ou religieux et j’ai pris l’exemple de la langue Xârâcùù que parle l’une de mes collègues, originaire de Canala, à l’est de la Calédonie. C’était un super événement où j’en ai appris davantage sur les coutumes et sur la langue et c’était vraiment enrichissant humainement parlant.    

Parmi tous les sujets que tu as couvert jusqu’à présent, lequel t’a le plus inspiré et pourquoi ? 

Je pense que c’est l’un de mes premiers sujets sur le dossier requin en Nouvelle-Calédonie. C’est un dossier brûlant dans le pays car il y a quelques mois, à Nouméa, la baignade était totalement interdite due aux attaques de requin qui se sont enchaînées. Or, il faut savoir que coutumièrement, le requin pour la population kanak est une espèce ancêtre (animal totem). C’est un dossier qui est autant politique que coutumier et qui mêle deux visions qui s’opposent. La vision traditionnelle et la vision politique. Alors c’était vraiment intéressant à traiter.  

En quoi la formation à l’EFJ t’aide dans tes missions de stage ? 

Ma formation à l’EFJ m’aide réellement à travers ce stage. Dès que je suis arrivé, ma rédaction a vu que je savais trouver l’angle d’un sujet, mener une interview, prendre des images, et tout ça, c’est grâce à ma formation. Je pense également aux cours de journalisme d’images, où j’ai appris à rédiger un sujet télé, ce qui était ma plus grosse appréhension.  

C’est surtout dans le rédactionnel que je repense aux conseils donnés par les intervenants et les équipes pédagogiques de l’EFJ, notamment lors de la période de grande enquête. Ce sont des outils que j’utilise au quotidien lors de mes missions pendant mon stage.     
 

Des conseils que tu souhaiterais donner à un étudiant qui voudrait intégrer notre école et faire un stage à l’étranger ?

Surtout, ne pas avoir peur et franchir le cap. Ne pas avoir peur de viser haut et de viser loin parce qu’à force de travail, on y arrive. Si on m’avait dit que je serais stagiaire à Caledonia à Nouméa pendant 6 mois au début de ma formation en première année, je n’y aurais jamais cru ! Il faut savoir que travailler à l’étranger, que ce soit en Outre-mer ou dans un autre pays, c’est apprendre à se connaître soi. On est loin de nos repères, de nos familles et de nos amis que nous nous sommes faits à l’EFJ, mais on se forge une expérience et des souvenirs que nous garderons pour la vie ! Avec de nouvelles méthodes aussi, une nouvelle audience et on rencontre des personnes avec une culture différente, des habitudes différentes et qu’est-ce que ça fait du bien !  

Quels sont tes projets ? Souhaites-tu te lancer dans une carrière de JRI ? 

J’ai beaucoup de projets, mais surtout beaucoup de frontières à franchir. Pourquoi pas devenir JRI mais j’aime aussi beaucoup le monde du web journalisme donc je ne me ferme à rien. En revanche, j’aimerais beaucoup travailler à l’étranger. Dans ma ligne de mire en ce moment, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande ! Deux superbes territoires riches en opportunités que je rêve d’explorer.  

Quel bilan professionnel et personnel fais-tu de cette expérience ? 

Je pense que c’est un peu tôt pour dresser un bilan de cette aventure qui n’est pas encore achevée ! Heureusement, car il me reste plusieurs choses à apprendre et à découvrir. En revanche, je peux déjà dire que travailler à Nouméa, dans une ville que je ne connaissais pas, m’a appris à trouver des sujets de façon différente : j’effectue une veille sur les réseaux sociaux, via le bouche-à-oreille et c’est super. De plus, à l’EFJ, on nous enseigne à travailler au MoJo (Mobile Journalism). Ici, je travaille avec une caméra et un logiciel de montage que je ne connaissais pas, donc j’apprends une nouvelle façon de travailler avec des nouveaux outils et c’est génial. En plus de ça, j’apprends la culture, les us et coutumes du pays. Sur le plan personnel, j’enrichis ma culture générale et politique. Je découvre de nouveaux paysages, ce qui d’ailleurs ne me donne pas du tout l’envie de quitter le caillou…   

 

 

Témoignage d’Erwan Morelli,
rédacteur en chef adjoint / chef d’édition au sein du média Caledonia  
à propos du stage de Gabriel

Pouvez-vous présenter Caledonia ? Dans quel service travaillez-vous ? 

Caledonia est une télévision citoyenne reflétant la réalité du pays au travers de ses programmes. Je travaille au service actualité, pour le journal télévisé. 

Comment trouvez-vous Gabriel au quotidien ? Quelle est sa plus grande force ? 

Gabriel est un garçon sympathique et sociable qui n’a eu aucun mal à s’intégrer au sein de l’équipe. Gabriel est force de proposition, ce qui est l’un de ses atouts majeurs. 

Un mot/conseil pour Gabriel, et plus largement pour les étudiants en école de journalisme ? 

Gabriel a l’esprit ouvert, ce qui lui permet d’avoir une vision élargie du monde qui l’entoure. C’est de cette façon que s'aiguise la curiosité accrue nécessaire à un bon journaliste. Mon conseil serait donc de toujours cultiver sa propre curiosité.

Quel est, selon vous, l'intérêt pour un étudiant de métropole de faire un stage dans un média en Nouvelle-Calédonie ? 

L’intérêt pour un étudiant métropolitain de faire un stage en Nouvelle-Calédonie est de s’ouvrir au monde, à d’autres cultures, à d’autres enjeux politico-sociaux. Mais aussi d’être confronté plus tôt à la réalité du terrain et de pouvoir mettre en pratique la théorie apprise lors de leur cursus scolaire. 
 


 

Un grand merci à Gabriel pour son témoignage passionnant et à Erwan pour son retour d’expérience en tant que tuteur.  
 

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